[LeMonde] La France suspectée de cyberespionnage

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La posture de victime affichée par la France depuis les révélations sur les activités de la NSA à son encontre risque d’être de moins en moins crédible. Les autorités françaises, qui aiment alerter l’opinion sur les dangers qui menacent sans cesse nos secrets d’Etat ou ceux de nos secteurs stratégiques, ont été prises la main dans le sac d’un espionnage tous azimuts visant des pays aussi bien amis que jugés dangereux. […]

La chasse a débuté, d’après le CSEC, en novembre 2009, lorsque les experts canadiens ont détecté la présence d’un implant suspect dont le profil n’a cessé de se sophistiquer au fil des années. Les services secrets français se seraient intéressés, en priorité, à des cibles iraniennes intervenant à des niveaux divers dans le processus d’obtention de la technologie nucléaire par Téhéran. Aux côtés du ministère des affaires étrangères iranien, apparaissent quatre institutions : l’université de science et de technologie d’Iran, l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, l’Organisation pour la recherche iranienne pour les sciences technologiques (université Imam-Hossein, Téhéran) et l’université Malek-Ashtar (Téhéran). Ces établissements sont sous le contrôle strict des services de sécurité iraniens. […]

Désormais, selon le même expert, la France serait donc à même de rentrer dans une forme de troc avec ses alliés. « Après avoir collecté assez d’informations sensibles, on peut alors commencer à échanger avec nos amis américains, britanniques, allemands ou israéliens, en se gardant de dévoiler les moyens qui nous ont permis de les trouver car, alliés ou pas, s’ils comprennent nos techniques, ils prennent des contre-mesures pour se protéger, ce qui nous contraint à développer de nouveaux outils informatiques, ce qui coûte de l’argent. » […]

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/21/la-france-suspectee-de-cyberattaque_4387232_3210.html