Alors que Numerama était en congé nuptial, les députés ont achevé jeudi soir l’examen du projet de loi Création et Internet. Mais le feuilleton a trouvé un nouveau rebond avec l’affaire TF1-Bourreau, qui révèle davantage que la simple connivence entre le pouvoir et les grands médias. […]
Plus grave, l’affaire révèle les dysfonctionnements démocratiques de la France. Pour bien fonctionner, une démocratie doit être bien informée. Pour être libre de ses choix, un citoyen doit pouvoir faire un choix éclairé. C’est dans cet objectif démoratique que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) « veille au respect du pluralisme politique et syndical sur les antennes », et se doit de « garantir le pluralisme de l’expression des courants de pensée et d’opinion ».
Or, depuis la signature des accords de l’Elysée qui ont présidé à l’élaboration de la loi Création et Internet, TF1 a manipulé l’opinion publique sur les véritables enjeux de la loi Création et Internet à travers son journal télévisé, le plus populaire de France. […]
De quoi faire réagir l’excellent site Arretsurimages.net, fondé par Daniel Schneidermann, qui s’est fixé comme mission d’évoquer le traitement médiatique des questions d’actualité et de société. Mais il a lui-même été d’un relatif silence sur l’Hadopi pendant de longues semaines. Surprenant. Dans un édito publié samedi, Schneidermann écrit que « les internautes se sont intoxiqués à la gratuité universelle, et ce n’est pas ici, sur un site qui a fait le pari de vivre de ses seuls abonnements, que nous dirons le contraire ». Consciemment ou non, Arrêt sur Images, qui critique quotidiennement la partialité des médias, a lui-même été partial dans le traitement de l’information sur l’Hadopi, dont il dit pourtant qu’elle est « une mauvaise loi ». […]
À lire sur Numerama : Hadopi : Ce que l’affaire TF1-Bourreau révèle de TF1 et de la démocratie