« Plus on pourra dépolluer automatiquement les réseaux et les serveurs de toutes les sources de piratage, moins il sera nécessaire de recourir à des mesures pesant sur les internautes. » Ainsi parlait Nicolas Sarkozy, président de la République, lors de ses vœux à la culture le 7 janvier. Et d’ajouter : « Il faut donc expérimenter sans délai les dispositifs de filtrage. » […]
[…] lutter contre la pédo-pornographie, c’est prévu dans le projet de loi Loppsi, qui sera examiné le 9 février par l’Assemblée nationale. Et après-demain ?
Sarkozy se plaît à répéter qu’Internet est un « Far-West », une « zone de non-droit » qu’il faut « réguler » et « civiliser ». Dès février 2009, il déclarait vouloir que « les fournisseurs d’accès bloquent les sites pédo-pornographiques et illégaux ». Pédo-pornographiques, d’accord, mais « illégaux », le terme est vague. Toutes les études réalisées à travers le monde montrent que le filtrage est inefficace, risqué et coûteux. […]
En France, dès 2008, une étude soulevait toutes ces problématiques. Son auteur, Christophe Espern, confiait alors à Libération que le ministère de l’Intérieur, à qui il avait présenté l’étude, ne contestait pas les limites et les risques du filtrage, mais expliquait qu’il s’agissait avant tout « de lutter contre le sentiment d’insécurité ».
http://www.ecrans.fr/Un-filtre-a-cafter-sur-le-Net,9008.html