Pourquoi ce nom « La quadrature du net » ?

Nous pensons que les promoteurs de projets qui nous inquiètent cherchent à résoudre un problème comparable à la quadrature du cercle.

Ils n’ont pas compris que nous avons changé d’ère, que certaines approches sont dépassées, qu’il faut repenser collectivement notre façon d’aborder le contrôle de l’information.

Selon nous, il est impossible de contrôler efficacement la circulation de l’information à l’ère du numérique par le droit et la technique, sans porter atteinte aux libertés publiques et freiner le développement économique et social. C’est ce que nous appelons la quadrature du net.

Nous partageons ainsi l’idée exprimée par Jacques Attali à propos du projet Olivennes, lorsqu’il a présenté le rapport de la commission sur la libération de la croissance à l’Assemblée : « on ne peut développer la croissance en installant la surveillance et le traçage ».

Pour mémoire, d’après l’encyclopédie en ligne Wikipédia, la quadrature du cercle est un problème classique de mathématiques apparaissant en géométrie. Il fait partie des trois grands problèmes de l’Antiquité, avec la trisection de l’angle et la duplication du cube.

Dans le plus ancien texte mathématique retrouvé, le papyrus Rhind (~1650 av. J.-C.), le scribe Ahmès proposait déjà une solution approchée du problème. Il faudra cependant attendre 1882 pour que le mathématicien allemand Ferdinand von Lindemann démontre la transcendance de π, établissant ainsi l’impossibilité de résoudre ce problème de la quadrature du cercle : il est impossible de construire, à l’aide de la règle et du compas seulement, un carré dont la surface est rigoureusement égale à la surface d’un disque donné.

La question aujourd’hui est donc de savoir combien de siècles il va falloir pour que le législateur revienne à la raison ? Sommes nous dans le domaine du droit et des NTIC plus proche de -1650 avant JC ou de 1882 ?