[Le Figaro – Economie] Loi sur le piratage : le Web est vent debout contre le texte

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La grande majorité des internautes jugent le texte injuste et dangereux.

Une loi «stupide», «liberticide», un «machin arbitraire», «déjà obsolète» et qui «ne parviendra jamais à empêcher la culture et la création de s’enrichir par le partage»… Difficile, presque impossible, même, de trouver sur Internet un site ou un blog favorable au projet de loi «Création et Internet» ou «loi Hadopi». Dans leur immense majorité, les internautes sont hostiles à cette loi. Par principe pour beaucoup, par crainte d’un web aseptisé, contrôlé, censuré, pour de nombreux autres.

Signe de ce rejet généralisé, la mauvaise surprise survenue à l’UMP. Sur son blog, le parti majoritaire avait lancé un débat sur le téléchargement. Près de 300 personnes ont répondu, quasiment toutes pour dire leur désaccord avec le projet de loi. Les arguments employés vont bien au-delà de la simple question du piratage. «Ce projet de loi remet en question des principes fondamentaux de notre démocratie, tels que la liberté individuelle, le droit à un procès équitable, la protection des données individuelles», écrit un internaute.

[…] En pointe du combat, l’association La Quadrature du Net évoque ainsi un «retour à un réseau centralisé, contrôlé par l’État, aussi effrayant qu’inapplicable». Du téléchargement, le Web est passé au terrain des libertés, avec lequel il ne badine pas.

Mais comment protester dans le monde virtuel ? Dans un premier temps, l’UFC-Que choisir a tenté l’humour avec une série de vidéos baptisées «Dédé ça va couper», où un policier moustachu et désagréable incarnait l’Hadopi. Drôle, mais pas assez efficace pour La Quadrature, qui a lancé une autre initiative : habiller sites et blogs de noir. Une tactique empruntée à la Nouvelle-Zélande, où le gouvernement a tenté de faire passer une loi similaire, avant de céder sous la pression des internautes, qui avaient rendu leurs sites inaccessibles.

[pour Maître Eolas] «les débats promettent d’être mouvementés. D’autant que l’opposition a une vraie carte à jouer : un projet de loi mal fichu, impopulaire et qui ne résulte pas d’une directive européenne, donc [que] le Parlement est totalement libre de ne pas adopter»
http://www.lefigaro.fr/economie/2009/03/09/04001-20090309ARTFIG00304-loi-sur-le-piratage-le-web-est-vent-debout-contre-le-texte-.php