HADOPI : dans le mur en klaxonnant

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Paris, le 30 avril 2009 – Pour Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée : « Ce n’est désormais plus la teneur de ce texte qui est en cause. Ce qui importe c’est le problème politique créé par son rejet surprise et par le comportement absurde de l’opposition ». La loi HADOPI sera donc votée coûte que coûte, malgré son rejet par 60% de la population (IFOP), par un nombre croissant d’artistes et en dépit de ses dispositions dangereuses et absurdes. Chronique d’un échec annoncé.

Le début du nouvel examen de la loi HADOPI hier à l’Assemblée fut houleux. Les passes d’armes entre Jean-Marc Ayrault et Jean-François Copé, tous deux entourés d’un nombre record de députés de leur camp, donnaient le ton d’un débat désormais purement politique.

Car après la défaite personnelle pour Nicolas Sarkozy du rejet de son texte, le 9 avril, plus rien n’a désormais d’importance que de le voter quelles qu’en soient les conséquences, dans sa version la plus grotesquement dure, par une majorité qui marche au pas. Voila qui permettra sans doute de « revaloriser le rôle du Parlement », thème cher au Président de la République.

Ce piètre spectacle politicien à l’Assemblée ne doit pas pour autant faire oublier les réalités d’HADOPI : un texte dangereux qui met en place polices privées, surveillance et accusations de masse, justice expéditive d’exception et condamnations sans preuves valables… Un texte indigne de la démocratie, commandé par des industries désemparées qui n’ont su s’adapter et tentent désespérement de faire perdurer les modèles de leur gloire passée… Un échec technologique, économique et social inévitable, qui sera contourné de cinquante façons différentes et ridiculisera la France en Europe et dans le monde.

« La loi HADOPI sera sans doute votée, par une majorité verrouillée, aux ordres. Mais elle restera un échec politique pour le gouvernement et une aberration démocratique autant que technologique. HADOPI est un signal d’alarme invitant chacun à s’élever contre les conséquences néfastes d’une régulation sacrifiant les citoyens et Internet aux intérêts dépassés de quelques-uns. » conclut Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’initiative citoyenne La Quadrature du Net.